Depuis 2020, les entreprises ont la possibilité d’abonder directement le CPF de leurs salariés via un portail dédié : EDEF.
Encore largement méconnu, cet outil simplifie pourtant une démarche autrefois complexe et s’inscrit pleinement dans une dynamique de co-construction des parcours de formation.
Un portail encore peu utilisé, mais prometteur
Mis en place par la Caisse des Dépôts et ouvert depuis septembre 2020, l’Espace des Employeurs et des Financeurs (EDEF) permet aux entreprises d’accéder à un guichet unique pour co-financer les formations de leurs salariés dans le cadre du Compte Personnel de Formation (CPF).
Concrètement, l’EDEF permet à un employeur :
- d’abonder le CPF d’un salarié, soit en soutien à un projet de formation spécifique, soit de manière forfaitaire ;
- d’effectuer ce versement directement sur la plateforme Mon Compte Formation, de manière sécurisée et traçable ;
- de suivre et gérer ses contributions au fil du temps.
Ce dispositif vise à simplifier les démarches d’abondement CPF, qui étaient auparavant complexes, et à favoriser une implication plus directe des entreprises dans la dynamique de développement des compétences.
Vers une nouvelle logique de co-construction des parcours de formation en langues étrangères

Le développement de l’EDEF s’inscrit dans une évolution plus large de la formation professionnelle : celle du CPF co-construit. De plus en plus d’entreprises cherchent aujourd’hui à encourager leurs collaborateurs à mobiliser leur CPF, tout en y associant un accompagnement RH, voire un abondement financier.
Dans cette logique, les rôles se partagent :
- Le salarié reste à l’initiative de l’utilisation de son CPF (comme le prévoit la loi), mais il est accompagné dans l’identification des formations utiles à son parcours ou à son poste.
- L’employeur agit en facilitateur : il peut proposer des formations pertinentes, fournir du temps pour se former, et surtout contribuer financièrement via l’EDEF.
Ce fonctionnement, appelé « CPF co-construit », repose sur un dialogue entre l’entreprise et le salarié, et permet d’articuler projet individuel et enjeux collectifs. Il répond aussi à une réalité pratique : les droits CPF acquis ne suffisent pas toujours à couvrir le coût total d’une formation, notamment lorsque celle-ci est certifiante, longue ou spécialisée.
Des usages concrets, notamment pour les formations linguistiques
Certaines entreprises ont déjà structuré leur politique RH autour de cette approche co-construite. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de financer des formations linguistiques certifiantes : un salarié peut vouloir améliorer son anglais pour un nouveau poste ou une mobilité, et l’entreprise, de son côté, peut souhaiter accompagner ce besoin car il s’inscrit dans ses objectifs opérationnels.
Dans ce type de configuration, l’EDEF permet à l’entreprise de prendre en charge une partie du coût de la formation, en complément du CPF mobilisé par le salarié. L’abondement peut être versé au moment de la validation du dossier sur Mon Compte Formation, et l’ensemble du processus est centralisé sur le portail.
Dans le cadre d’un CPF co-construit : le salarié est exonéré de sa contribution forfaitaire obligatoire à sa formation (102,23 € TCC en 2025)
Une démarche encadrée, mais avec des marges de personnalisation
L’inscription à l’EDEF se fait en ligne via le site de la Caisse des Dépôts. Une fois l’entreprise habilitée, elle peut effectuer des abondements :
- Ciblés : pour un salarié en particulier
- Collectifs : pour un public défini selon des critères (poste, service, site, etc.).
Dans le cas des dotations volontaires, l’entreprise dispose d’une marge de personnalisation importante. Elle peut :
- Préciser la certification visée par le projet de formation, et ainsi flécher sa contribution vers un objectif donné (ex. : obtenir une certification en langues, en bureautique ou en management) ;
- Fixer un délai d’utilisation de la dotation, par exemple 3 ou 6 mois après son versement ;
- Prévoir une clause de remboursement de la part non utilisée, si cela est explicitement indiqué au moment de l’abondement.
Cette souplesse permet à l’entreprise de cadrer son engagement tout en valorisant l’initiative du salarié, et de s’assurer que les projets soutenus sont alignés avec ses priorités de développement des compétences.
CPF co-construit : Pour qui ? Pour quoi ? Comment ?
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